Le bois poli calme mes sens agités

                                      pour un moment.

Mais je commence à revoir

Le sempiternel éden s'afficher,

Se solder par des baies vitreuses

et des images gargantuesques,

Pour des vues passives et

Notre paye vive,

S'acheter, se vendre.

Nos rues commerçantes,

   nos stations encrassantes

sont l'arène des échanges de pion

Entre soldats qui ne savent

plus attendre.

La sentinelle amène d'or

Fait miroiter un éclat d'étincelles

A des êtres d'avant et d'avoir

Tandis que notre sens étant dort.

   Vendeurs, domptez vos étals

  Et faites place aux fanfares

  Aux murs colorés

                      Aux passants artistes.

Aller vers les orientations des choeurs muets

Qui pouvaient clamer leur vision

Mais se retiennenent devant l'impassible envie du présent.

                                       La furtive.

   Où irai-je ?

   Qui serai-je ?

On s'imagine, on se rêve, on n'est pas

On aimerait renaître.

Et parfois, nous parlons, nous écoutons,

                              nous sommes.

Et c'est ainsi que les moments se créent,

Que les instants vivent.

Les signes à créer, à réinterpréter.

Les mots à investir.

    Les laisser mourir.

En retrait.

          Une enveloppe charnelle.

Un timbre virtuel.

         Une lettre à traduire.

Le chaînage du cirque quotidien

Passe comme une commission

                                à l'ailleurs.

Ce monde, cette terre.

   Ma vision, mon être.

Les frontières se délitent,

     le miroir s'absente

Et le bois sacré est honoré.

Serez-vous toujours là pour moi ?

      Je vous ai

             Je vous suis

                 Je, vous êtes.

                       Et le jeu reste.

                           Alors jouons.